Sherbrooke au cœur de la révolution quantique

[Extrait] Sherbrooke au cœur de la révolution quantique
Texte et photo : Philippe Renault, Le Figaro

La capitale de l’Estrie mise sur son université de pointe et sa zone d’innovation pour propulser la technologie quantique sur le devant de la scène.

La compétition pour développer les premiers processeurs quantiques s’intensifie à l’échelle planétaire. En décembre 2024, Google annonçait une avancée majeure avec sa puce Willow, suivie en janvier par Microsoft et sa puce Majorana I. En mars, la Chine dévoilait son prototype montrant une puissance de calcul de un million de milliards de fois supérieure à celle des superordinateurs actuels. Face à ces annonces, le Canada s’affirme, avec l’écosystème de Sherbrooke en tête de pont. Selon Lisa Lambert, PDG de l’Industrie quantique Canada, et Christian Sarra-Bournet (directeur de l’Institut Quantique de l’Université de Sherbrooke, IQ), cet écosystème représente « l’un des centres d’excellence les plus prometteurs de la planète ». Près de 1,3 milliard de dollars ont été injectés entre 2014 et 2025 pour faire de Sherbrooke une place forte de la recherche quantique.

UN ENVIRONNEMENT D’INNOVATION COHÉRENT

En 2022, le ministère de l’Économie du Québec a officiellement reconnu Sherbrooke comme zone d’innovation quantique, première du genre dans la province. L’Université de Sherbrooke y joue un rôle central, avec ses instituts et laboratoires de pointe en physique, ingénierie, science des matériaux, informatique et cryogénie. Une pépinière de jeunes entreprises, accompagnées par le centre d’entrepreneuriat technologique (ACET), complète le tableau. La zone comprend également un centre de calcul haute performance, une salle blanche et un laboratoire de cryogénie ultra-basse température, nécessaires aux tests d’environnements quantiques. Le tout est structuré par l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT) qui collabore avec des industriels locaux et étrangers pour transformer la science en applications concrètes.

DES LIENS ÉTROITS AVEC LA FRANCE

Dans ce microcosme de l’Université, un accent bien connu domine : celui de l’Hexagone. Chaque année, une dizaine de chercheurs français et étudiants en doubles diplômes rejoignent les équipes de l’Institut quantique. L’objectif est clair : renforcer les synergies, partager les compétences et favoriser la mobilité internationale. Plusieurs projets collaboratifs sont en cours avec le CNRS, le CEA et des universités françaises (Paris-Saclay, Grenoble-Alpes, etc.). Sherbrooke s’affiche désormais comme un carrefour de la recherche quantique, où les talents francophones construisent l’ordinateur du XXIᵉ siècle.

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